Dans
On
se souvient du semeur qui jette son blé dans le champ;
certains grains tombent dans la bonne terre et
rapportent au centuple,
alors que d'autres tombent parmi les cailloux et les ronces et ne peuvent y germer.
(Parabole
du semeur/ Luc)
Dans cette parabole, le grain de blé
est la parole de Dieu
et le terrain où il est jeté est le cœur de l'homme, tendre comme un bon champs
travaillé ou au contraire dur comme la pierre ou cupide comme les ronces...
Mais le grain de blé, c'est aussi l'homme lui-même, dont le cycle de vie
est tout-à fait représentatif de ce que devrait être
notre itinéraire spirituel. Un grain de blé peut ainsi être notre guide si nous
savons ouvrir nos yeux aux leçons que le Créateur a mis partout dans son œuvre.
Comme le grain de blé jeté en terre, l'homme
a été mis sur
Alors, comme conséquence de son péché(),
l'Homme est condamné à travailler et à mourir, alors qu'il lui avait été donné
de jouir d'une vie sans limites en consommant du fruit de l'Arbre de Vie. Mais
cette punition est aussi le moyen pour revenir vers Dieu. Car travailler la terre oblige l'homme à plier le genou, à
courber l'échine, à abaisser son cou raide,..., devant la création et devant le
Créateur dont il apprend à connaître la puissance et la bonté à travers les
merveilles de la nature et les cycles des saisons.
En travaillant l'humus, l'homme
devient humble, et c'est bien ce que lui apprend le grain de blé, lui qui en étant enfoui dans le sol, va jusqu'à
disparaître dans la matière noire pour s'y décomposer, s'y dissoudre, se
transformer en épuisant ses réserves, afin de donner naissance dans le secret à
l'être nouveau né du germe, la petite pousse qui portera l'épi.
Il lui en faudra du courage pour sortir du
sol, percer la crôute durcie, écarter les cailloux,
avant de voir la lumière, mais animée d'une force irrésistible, la jeune pousse
traverse tout pour aller vers le soleil. Ainsi le
chrétien qui a reçu le germe de la foi doit se transformer, s'affirmer et se
construire avec une énergie semblable avant d'apparaître au monde comme un
témoin véritable.
Quelle leçon pour nous tous faux
chrétiens, (ou au mieux apprentis chrétiens
pour les plus sincères), certains se pavanant en robes immaculées et brocards
d'or, alors que notre âme est livrée aux passions
inavouables... Et en plus nous donnons les leçons aux autres... Quelle
responsabilité!... Quelle irresponsabilité aussi!...
Dans
sa quête de verticalité le blé en herbe doit affronter le vent, la pluie, la
grêle, mais s'il est fort il tire nourriture de tout cela. Il s'alimente à la
source de toute énergie, le soleil, sans rien faire, simplement en étant exposé
aux rayons chauds et réconfortants et en puisant ses ressources dans l'humus
nourricier.
L'apprenti chrétien lui aussi doit tirer
parti de tout ce qui l'entoure, tout ce qui fait sa vie et celle de ses
proches: bonheurs, malheurs, soucis et difficultés de la vie de tous les jours,
à la lumière de l'enseignement de
Déjà la tige porte le fruit, l'épi gonflé de
multiple grains nouveaux, par cette mystérieuse loi de
multiplication dont la nature est friande.
Ils figurent la communauté des hommes
nouveaux rassemblés en un seul corps, portés par le même support, comme la
congrégation portée par l'Evangéliste, comme l'assemblée des apôtres réunis par
le même Esprit Saint à
Mais les grains doivent être récoltés. Ils
n'ont pas crû pour rien. La faucille doit passer pour que les grains tombent et
génèrent à nouveau, car le champs du Père Est immense
à ensemencer. Et aussi les grains doivent passer sous la meule pour devenir
farine puis pain, c'est-à-dire nourriture pour faire vivre d'autres. Que
d'épreuves et de souffrances, mais
"il n'est pas plus
grand que son maître: ils vous persécuteront aussi" (Jean 15:20) et enfin
"vous aurez des tribulations dans le monde, mais prenez courage, j'ai
vaincu le monde" (Jean 16:33).
Et c'est là la deuxième transmutation. Après
la transformation du grain en plante nouvelle, c'est la transformation du grain
de farine. Ce sont deux changements, différents. Le premier est individuel, le
deuxième est collectif. Le premier est pour soi-même, le deuxième est pour les
autres. Le premier conserve au grain sa forme: le grain donne du grain; dans le
deuxième le grain perd sa forme, il son individualité, il donne un nouveau
corps auquel il participe mais dans une nouvelle forme que le Boulanger peut
façonner et passer au feu.
Ainsi le chrétien véritable est-il devenu
une créature nouvelle, le serviteur est devenu un ami pour Dieu. Nous sommes
appelés à vivre à l'imitation de jésus et à devenir nous aussi du pain de vie: "Comme tu m'as envoyé dans le monde, je
les ai aussi envoyés dans le monde" (Jean 17:187). Nous sommes appelés à travers cette deuxième transformation à devenir
"un" en tous "afin que tous soient en un, comme toi
Père, tu es en moi et comme je suis en toi, afin qu'eux aussi soient en nous,pour que le monde croit que tu m'as envoyé" (Jean 17:21).
En ces moments de guerre, d'exclusion,
d'égoïsme, sachons mourir aux préjugés du monde, sachons donner de la vie,
sachons donner notre vie, au propre comme au figuré, en fidèle témoin de
notre Sauveur:
" Le Père m'aime parce que je donne ma vie,
afin de la reprendre. Personne ne me l'ôte, mais je la donne de moi-même; j'ai
le pouvoir de la donner et j'ai le pouvoir de la reprendre: tel est l'ordre que
j'ai reçu de mon père".
Nous aussi, nous sommes des dieux, (Jésus
lui-même nous l'a rappelé), nous avons les mêmes pouvoirs. Aurons-nous le même
courage?
Demandons le à l'Eternel.
Fr.
Christian LEDALOUR
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