LA SYMBOLIQUE DU GRAIN DE BLE

Dans la Bible, le blé est souvent cité.

On se souvient du semeur qui jette son blé dans le champ;

certains grains tombent dans la bonne terre et rapportent au centuple,

alors que d'autres tombent parmi les cailloux et les ronces et ne peuvent y germer.

(Parabole du semeur/ Luc)

Dans cette parabole, le grain de blé est la parole de Dieu

et le terrain où il est jeté est le cœur de l'homme, tendre comme un bon champs travaillé ou au contraire dur comme la pierre ou cupide comme les ronces...

Mais le grain de blé, c'est aussi l'homme lui-même, dont le cycle de vie est tout-à fait représentatif de ce que devrait être notre itinéraire spirituel. Un grain de blé peut ainsi être notre guide si nous savons ouvrir nos yeux aux leçons que le Créateur a mis partout dans son œuvre.

Comme le grain de blé jeté en terre, l'homme a été mis sur la Terre pour porter du fruit: (Exode) "Croissez et multipliez" est le commandement que l'Eternel donne à Adam et Eve dans le jardin d'Eden. Mais l'Homme pécheur s'est détourné de la communion avec Dieu pour essayer d'être comme Dieu, selon les fallacieuses promesses de l'Adversaire.

Alors, comme conséquence de son péché(), l'Homme est condamné à travailler et à mourir, alors qu'il lui avait été donné de jouir d'une vie sans limites en consommant du fruit de l'Arbre de Vie. Mais cette punition est aussi le moyen pour revenir vers Dieu. Car travailler la terre oblige l'homme à plier le genou, à courber l'échine, à abaisser son cou raide,..., devant la création et devant le Créateur dont il apprend à connaître la puissance et la bonté à travers les merveilles de la nature et les cycles des saisons.

En travaillant l'humus, l'homme devient humble, et c'est bien ce que lui apprend le grain de blé, lui qui en étant enfoui dans le sol, va jusqu'à disparaître dans la matière noire pour s'y décomposer, s'y dissoudre, se transformer en épuisant ses réserves, afin de donner naissance dans le secret à l'être nouveau né du germe, la petite pousse qui portera l'épi.

Il lui en faudra du courage pour sortir du sol, percer la crôute durcie, écarter les cailloux, avant de voir la lumière, mais animée d'une force irrésistible, la jeune pousse traverse tout pour aller vers le soleil. Ainsi le chrétien qui a reçu le germe de la foi doit se transformer, s'affirmer et se construire avec une énergie semblable avant d'apparaître au monde comme un témoin véritable.

Quelle leçon pour nous tous faux chrétiens, (ou au mieux apprentis chrétiens pour les plus sincères), certains se pavanant en robes immaculées et brocards d'or, alors que notre âme est livrée aux passions inavouables... Et en plus nous donnons les leçons aux autres... Quelle responsabilité!... Quelle irresponsabilité aussi!...

            Dans sa quête de verticalité le blé en herbe doit affronter le vent, la pluie, la grêle, mais s'il est fort il tire nourriture de tout cela. Il s'alimente à la source de toute énergie, le soleil, sans rien faire, simplement en étant exposé aux rayons chauds et réconfortants et en puisant ses ressources dans l'humus nourricier.

L'apprenti chrétien lui aussi doit tirer parti de tout ce qui l'entoure, tout ce qui fait sa vie et celle de ses proches: bonheurs, malheurs, soucis et difficultés de la vie de tous les jours, à la lumière de l'enseignement de la Parole, en sachant voir dans notre quotidien l'aide invisible de l'Eternel toujours à l'œuvre. Car c'est à travers ses semblables, que l'homme pourra trouver Dieu. Ce n'est pas pour rien que le deuxième et dernier commandement de notre Seigneur est "Aimez vous les uns les autres". Ce n'est pas pour rien qu'Il agit par les hommes et non directement. Souvenons nous de la multiplication des pains et des poissons: pourquoi Jésus a t'il demandé aux apôtres de distribuer ces aliments? Il aurait pu rassasier toute la foule par un miracle... Mais il a préféré agir discrètement, par ses disciples, "...pour que tous reconnaissent que vous êtes mes disciples, si que vous avez de l'amour les uns pour les autres" (Jean 13:35).

Déjà la tige porte le fruit, l'épi gonflé de multiple grains nouveaux, par cette mystérieuse loi de multiplication dont la nature est friande.

Ils figurent la communauté des hommes nouveaux rassemblés en un seul corps, portés par le même support, comme la congrégation portée par l'Evangéliste, comme l'assemblée des apôtres réunis par le même Esprit Saint à la Pentecôte, comme enfin l'Eglise par l'Esprit- Saint et portée par Jésus-Christ. Et c'est la moisson qui réjouit le cœur du Père.

Mais les grains doivent être récoltés. Ils n'ont pas crû pour rien. La faucille doit passer pour que les grains tombent et génèrent à nouveau, car le champs du Père Est immense à ensemencer. Et aussi les grains doivent passer sous la meule pour devenir farine puis pain, c'est-à-dire nourriture pour faire vivre d'autres. Que d'épreuves et de souffrances, mais la Parole est explicite:

"il n'est pas plus grand que son maître: ils vous persécuteront aussi" (Jean 15:20) et enfin "vous aurez des tribulations dans le monde, mais prenez courage, j'ai vaincu le monde" (Jean 16:33).

Et c'est là la deuxième transmutation. Après la transformation du grain en plante nouvelle, c'est la transformation du grain de farine. Ce sont deux changements, différents. Le premier est individuel, le deuxième est collectif. Le premier est pour soi-même, le deuxième est pour les autres. Le premier conserve au grain sa forme: le grain donne du grain; dans le deuxième le grain perd sa forme, il son individualité, il donne un nouveau corps auquel il participe mais dans une nouvelle forme que le Boulanger peut façonner et passer au feu.

Ainsi le chrétien véritable est-il devenu une créature nouvelle, le serviteur est devenu un ami pour Dieu. Nous sommes appelés à vivre à l'imitation de jésus et à devenir nous aussi du pain de vie: "Comme tu m'as envoyé dans le monde, je les ai aussi envoyés dans le monde" (Jean 17:187). Nous sommes appelés à travers cette deuxième transformation à devenir "un" en tous "afin que tous soient en un, comme toi Père, tu es en moi et comme je suis en toi, afin qu'eux aussi soient en nous,pour que le monde croit que tu m'as envoyé" (Jean 17:21).

 

En ces moments de guerre, d'exclusion, d'égoïsme, sachons mourir aux préjugés du monde, sachons donner de la vie, sachons donner notre vie, au propre comme au figuré, en fidèle témoin de notre Sauveur:

" Le Père m'aime parce que je donne ma vie, afin de la reprendre. Personne ne me l'ôte, mais je la donne de moi-même; j'ai le pouvoir de la donner et j'ai le pouvoir de la reprendre: tel est l'ordre que j'ai reçu de mon père".

Nous aussi, nous sommes des dieux, (Jésus lui-même nous l'a rappelé), nous avons les mêmes pouvoirs. Aurons-nous le même courage?

Demandons le à l'Eternel.

Fr. Christian LEDALOUR

 

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