Parole de Dieu
Le jeûne que je préfère, n'est-ce pas ceci : dénouer les liens de la
méchanceté, détacher les courroies du joug, renvoyer libres les opprimés, bref,
que vous mettiez en pièces tous les jougs ! N'est-ce pas PARTAGER ton pain avec
l'affamé ? Et encore : les pauvres sans abri, tu les HÉBERGERAS, si tu vois
quelqu'un nu, tu le COUVRIRAS : devant lui qui est ta propre chair, tu ne te
déroberas pas. Alors ta lumière poindra comme l'aurore, et ton rétablissement
s'opèrera très vite.
Livre d'Isaïe 58, 6-9a
Pour
méditer
Le jeûne
que Dieu préfère c'est que tu te laisses toucher par l'autre. Il t'invite à
écouter ta musique intérieure, à reconnaître les appels que tu entends de la
part des personnes qui ont une vie plus difficile que la tienne et à
t'approcher, à apprendre d'eux. Á les accompagner, à partager avec eux ta
vulnérabilité, tout simplement.
Pour
prier
Dieu qui habite le secret de nos vies, prends pitié de nous. Conduis-nous par
la main vers les autres, afin que nous apprenions à nous « laisser toucher »
par eux. Dégèle notre coeur souvent froid, habitué à voir de loin la
souffrance. Donne-nous le courage de nous approcher, d'accepter le risque de la
tendresse.
Une
histoire
Marie et Charles feuilletaient un album de photos.
- On va les regarder une nouvelle fois ! dit Charles.
- J'ai envie de les revoir avec toi. Tu sais... C'est comme un miracle de se
retrouver ainsi. Tu as l’air très en forme. Souvent j'ai pensé à toi, je me
souvenais des bons moments qu'on a passés dans l'appartement d'accueil du Proyecto Hombre (programme thérapeutique espagnol pour les
jeunes toxicomanes), il y a déjà neuf ans…
- Oui, Marie, neuf ans, neuf longues années. Mais vas-y, regardons les photos.
En feuilletant l’album, ils essayaient de se rappeler les autres compagnons de
cette époque.
- Tu te souviens de ça ? Quand nous sommes allés à la montagne pour profiter de
la neige ?
- Mais bien sûr, c’était vraiment « la guerre ». Je n'ai jamais lancé plus de
boules de neige dans ma vie et avec plus de force !
- Oui, c'étaient des mois vraiment spéciaux...
Charles disait cela, pensif.
- Tu sais, pendant les huit dernières années que j'ai passées en prison, je
regardais souvent cet album. Il m'a aidé à ne pas m'effondrer totalement. Je
pensais que dehors, il y avait d'autres choses. Je voyais les photos et je me
sentais bien. Elles m'ont fait du bien, tu sais ?
Marie écoutait Charles, émue. Il n'avait plus de famille. Elle l'admirait. Elle
pensait qu'il n'aurait pas eu la force de passer ces années en prison et
pouvoir vivre de nouveau l'espérance. Il n'était pas fâché avec la vie, ni avec
personne. Il riait de nouveau et il était là, en train de lutter pour chercher
de nouveaux amis, un travail...
Marie regarda Charles avec tendresse et, en silence, l'embrassa. Après cette
rencontre, Marie a repris son activité de volontaire.
Méditation proposée par Sr. Teresa Comba
Laisse-toi toucher - Le courage de la
tendresse