Très Chers Chrétiens Célestes,

Permettez-nous, à la veille de la Pentecôte, de vous entretenir un peu sur les dons Spirituels, à l'aide d'une étude d'OTTO Tanner.

 

LES DONS SPIRITUEL

A. HISTORIQUE

IMPORTANCE DES DONS SPIRITUELS

DURANT LA PÉRIODE APOSTOLIQUE

ET POST-APOSTOLIQUE.

 

Durant la période apostolique

L’église primitive nous a donné des preuves nombreuses de la manifestation de tous les dons dans 1 Corinthiens 12 : des malades étaient miraculeusement guéris, des possédés entièrement délivrés, des imposteurs démasqués, et des morts ressuscitaient. Beaucoup exerçaient le don des langues, prophétisaient, priaient et glorifiaient Dieu par des cantiques spirituels, selon ce que l'Esprit leur donnait d'exprimer.

La parole de connaissance, la parole de sagesse et le don de discernement occupaient aussi une place importante dans le ministère particulier de l'apôtre.

Dieu avait donné les dons spirituels pour toute la dispensation de la grâce et une étude approfondie de l'histoire de l’Église nous montrera très clairement qu’ils furent exercés à diverses époques, en diverses circonstances et à divers endroits, comme Dieu le désirait.

 

Durant la période post-apostolique

Justin Martyr (108 - 180) écrit : « Si vous désirez la preuve que l'Esprit de Dieu est venu chez nous, venez donc à l'une de nos réunions et vous verrez comment les démons sont chassés et les malades guéris, vous entendrez les gens parler les langues nouvelles et prophétiser ».

Irénée (115 - 202) écrit : « De la même manière, nous entendons aussi dans l’église tant de nos frères qui ont le don de prophétie, qui par le Saint-Esprit parlent diverses langues et qui, pour l’édification des autres, mettent en lumière ce qui est caché et proclament les mystères de Dieu ».

Terreullien (160 - 220) écrit : « Mettez au défi Marcion (un hérétique) de vous nommer ceux qui parmi ses disciples possèdent les dons spirituels. Qu'il me montre donc des prophètes qui, non par l'entendement humain mais par l'Esprit éternel, peuvent prédire des choses qui doivent se produire, et qui peuvent révéler les secrets cachés des cœurs. Qu’il me montre donc ceux qui peuvent chanter des psaumes et prier par l'Esprit, ceux qui sont exercés à recevoir des visions - à condition bien sur que tout ceci soit inspiré par l'Esprit ».

Chrysostome (347 - 407) et Augustin (354 - 430) confirment également que les dons spirituels se manifestaient à leur époque.

Wesley affirme que les « Montanistes » (mouvement de réveil des 2e et 3e siècles) jouissaient aussi des bénédictions des dons spirituels. L’Église n'a pu en bénéficier, uniquement parce que les chrétiens traditionalistes et orthodoxes tournaient en ridicule ces dons qu’ils ne possédaient pas eux-mêmes.

Parmi les Vaudois du Piémont (11e - 12e siècle), les Huguenots (16e - 17e siècle) et les Protestants des Cévennes (France) certains parlaient en langues, prophétisaient et faisaient l’expérience de nombreux miracles.

Le Docteur Sauer écrit : « Le Docteur Martin Luther était prophète et évangéliste ; il parlait en langues et pouvait interpréter ces langues ».

Le Docteur James Gray écrit à propos de Marc 16 : « Tous ces signes accompagnent encore la proclamation de l'évangile sur les champs de mission, et sans aucun doute, ils se répandront et se manifesteront dans le monde entier à la fin de notre dispensation ».

À leurs débuts, le mouvement baptiste et l'Armée du Salut ont également connu la manifestation des dons spirituels

 

POURQUOI CES DONS SONT-ILS ABSENTS DE CERTAINES DE NOS ÉGLISES ACTUELLES ?

Certains enseignent que ces dons n’étaient nécessaires que pour la fondation de l'église, et que par conséquent, ils sont superflus au stade actuel. Cependant nous n'avons aucune preuve scripturaire qui justifie une telle affirmation. Bien au contraire, Romains 11 : 29 déclare : « Dieu ne reprend pas ses dons »... Il ne marque pas non plus de préférence pour telle ou telle personne ni pour telle ou telle époque de l’Église (Ephésiens 6 : 9).

Durant toute notre dispensation, Jésus reste Celui qui donne de façon parfaite (Hébreux 13 : 3). Par conséquent, chacune de ses promesses est accordée sans condition à tout chrétien de toute génération (Marc 16.17 - 18). De plus, nous savons que selon Ephésiens 4 : 11 - 14, les dons et les ministères sont indispensables au perfectionnement des saints.

Certains disent que la première Église avait besoin de ces dons pour être conduite et dirigée, car à cette époque elle ne disposait pas des écrits du Nouveau Testament. Cependant si nous lisons attentivement notre Bible, nous découvrirons que l’Église primitive sondait déjà les Saintes Ecritures, c'est-à-dire l'Ancien Testament, à propos de toute question importante (voir Actes 2 : 16 ; 13 : 15 ; 17 : 11 ; 28 : 23). Donc, même si nous possédons actuellement le Nouveau Testament, nous avons tout autant besoin de la manifestation des charismes.

D'autres refusent simplement la bénédiction de la Pentecôte. Ils se contentent d'appeler à la repentance et à la nouvelle naissance. Mais le baptême dans le Saint Esprit étant nécessaire pour exercer les dons spirituels, ces chrétiens ne pourront jamais jouir des charismes ni de leurs manifestations surnaturelles.

 

B. DONS DE L’ESPRIT

ET VIE DE L’ESPRIT

 

Nouvelle naissance

et Baptême dans le Saint-Esprit

La nouvelle naissance est d'origine surnaturelle, mais il ne faut pourtant pas la confondre avec le baptême dans le Saint Esprit.

Par la nouvelle naissance on devient un enfant de Dieu, mais par le baptême dans l'Esprit on devient un serviteur de Dieu efficace.

Dans l'Eglise primitive, ces deux expériences étaient souvent simultanées, ou du moins très proches dans le temps (voir Actes 10 : 44). Certes, les croyants ont dû attendre la bénédiction du baptême dans l'Esprit jusqu'à la Pentecôte (Actes 1 : 8). Mais depuis ce jour, nous pouvons recevoir ce baptême dès que nous nous convertissons, comme le montre Actes2 : 38 : « Repentez-vous ... et vous recevrez le don du Saint Esprit ».

Cette citation montre très clairement que cette bénédiction particulière peut être reçue au début de l'expérience spirituelle et non après un certain temps de sanctification. Cependant, l'Ecriture ajoute que tous les croyants peuvent, et même doivent, être toujours à nouveau remplis de l'Esprit (Actes 4 : 31 ; Ephésiens 5 : 18).

Le baptême dans le Saint Esprit est le don le plus désirable que nous offre le Christ glorifie. Nous ne pourrons jamais le mériter -ni par la prière ni par quelque autre pratique pieuse. Le don de l'Esprit Saint ne nous est pas accordé à cause du nombre de nos prières, mais uniquement à cause de l'oeuvre rédemptrice et de la prière de Christ pour nous (Jean 14 : 16).

 

L' Esprit et Fruit de l'Esprit

Les dons de l'Esprit sont mentionnés dans 1Corinthiens 12 : 7-11, mais les fruits de l'Esprit sont nommés dans Galates 5 : 22.

1*) Les fruits sont la conséquence directe du niveau spirituel que nous avons atteint, ils sont donc soumis aux lois de la croissance spirituelle. Mais les dons de l'Esprit sont reçus directement de Dieu ; ils sont donc par nature parfaits et achevés.

Jamais l'amour, si précieux soit-il, ni aucun autre fruit de l'Esprit, ne pourra être appelé don spirituel : il porte les caractéristiques essentielles d'un fruit, c'est-à-dire il est la conséquence naturelle de la vie nouvelle reçue de Dieu.

Le même chapitre 5 des Galates, qui énumère les fruits de l'Esprit, parle aussi des nombreuses oeuvres de la chair (v 19-21) -et nul ne penserait à les appeler « dons ».

Les charismes peuvent être reçus à tout stade de la vie spirituelle et sont, par leur origine même, entièrement parfaits au moment où Dieu les accorde.

Cependant on remarque dans 1Corinthiens que le chapitre de l'amour (ch 13) est inséré entre les deux chapitres parlant des dons. Ceci prouve clairement que, dans leur variété et leur perfection, les fruits et les dons sont à la fois nécessaires pour qu'une Eglise puisse se développer harmonieusement.

2*) Il est vrai que les chrétiens de Corinthe étaient manifestement charnels, cependant Paul n'a jamais pensé à qualifier leurs dons spirituels de démoniaques, ni à essayer de les arrêter. Bien au contraire, il les a encouragés à désirer ardemment les dons les meilleurs.

1Corinthiens 13 : 2-3 prouve que les dons sont parfaitement inefficaces s'ils ne sont pas accompagnés d'amour. Cette remarque importante montre de manière évidente qu'une personne ayant un don surnaturel n'est pas nécessairement plus spirituelle qu'une autre.

L'exemple de Balaam est la meilleure illustration de cette vérité : c'était un merveilleux prophète du Seigneur et cependant sa façon de vivre était extrêmement charnelle (Nombre chapitre 22 à 24)

En fait, il est question ici d'un seul fruit de l'Esprit : l'amour. Toutes les autres qualités mentionnées sont les éléments qui constituent l'amour (NdT).

Même si les dons (chapitre 12 et 14) sont parfaits en un sens, ils doivent être exercés toujours plus dans l'amour (chapitre 13) (NdT).

 

COMMENT OBTENIR LES DONS DE L'ESPRIT ?

Les dons spirituels ne nous sont pas accordés en raison de nos mérites. Mais, comme leur nom l'indique, ce sont des cadeaux, de pures faveurs.

L'expression « don spirituel » ou « charisme » (en grec scharisma) dérive du mot grec « charis » qui veut dire « grâce ». Un don spirituel est un don de grâce. Dieu est donc entièrement souverain en distribuant ses dons aux hommes (1Corinthiens 12 : 11,18,28).

Cependant, Il désire que nous les lui demandions (1Corinthiens 14 : 13).

Paul exhorte les chrétiens de Corinthe à les rechercher ardemment (1Corinthiens 14 : 1, 39). 1Corinthiens 12 : 7 ne laisse aucun doute : Dieu désire accorder des dons à chacun des membres de son Corps.

Timothée, par exemple, reçut certains charismes par l'imposition des mains de l'apôtre Paul (2Timothée 1 : 6), et il en fut de même pour les chrétiens d'Ephèse (Actes 19 : 6).

Les croyants mentionnés dans Actes 8 : 17 reçurent aussi ces dons par l'intermédiaire des apôtres Pierre et Jean.

L' imposition des mains a aujourd'hui encore une importance vitale dans l'Eglise de Christ. Remarquons aussi comment Paul exhorta fortement Timothée à exercer les dons spirituels qu'il avait négligés (1Timothée 4 : 14-15)

 

LA MANIFESTATION DES DONS DE L'ESPRIT

Le verbe « opérer » ou « produire » utilisé par 1Corinthiens 12 : 11 implique « être rempli d'énergie ». Le mot Esprit (en grec : pneuma) 1*) indique la présence d'une personne ou d'une énergie qui se manifeste et met en action un certain don. Etouffer cette manifestation c'est attrister gravement l'Esprit Saint (1Thessaloniciens 5.19).

Une personne possédant un don n'est pas l'esclave de celui-ci ; elle a entièrement le pouvoir de le contrôler selon la circonstance (1Corinthiens 14 : 29-33). Le Seigneur respecte toujours notre volonté libre et ne vise pas à faire de nous de simples robots.

Si une personne affirme être sous le pouvoir d'un soi-disant « don spirituel », sans avoir sur lui aucun contrôle, on a toutes raisons de penser qu'elle est victime d'un mauvais esprit. Ce sont les puissances des ténèbres qui cherchent à faire de l'homme un instrument aveugle entre leurs mains.

Rappelons une fois de plus que tout don doit être exercé dans la foi (Romains 12 : 7). Ce n'est qu'en ayant les regards fixés uniquement sur le Seigneur et en entrant ainsi totalement dans le fleuve de l'Esprit, que l'on peut exercer un don spirituel de la juste manière. Dans l'exercice des dons le seul motif valable doit être le désir d'édifier l'Eglise et de glorifier le Seigneur -mais jamais celui de nous mettre en avant ou de rechercher notre propre gloire.

Les dons spirituels sont d'origine Divine, c'est pourquoi leur manifestation doit être caractérisée par le surnaturel.

Pour clore ce chapitre, il est bon de faire remarquer que dans l'Ancien Testament, le Saint Esprit descendait occasionnellement SUR un individu (Juges 14 : 6, 19 ; 15 : 14 ; Ezéchiel 11 : 5). Mais dans notre dispensation, nous avons ce privilège d'avoir l'Esprit Saint demeurant constamment EN nous (Jean 14 : 17).

Les exemples de l'Ancien Testament nous montrent que l'Esprit de Dieu saisissait ou agitait les hommes. Mais sous la nouvelle alliance, l'héritage béni qui nous est accordé est d'être sans cesse remplis de l'Esprit

Le même mot signifie aussi "vent" (NdT)

 

C. Les Neuf dons de l'Esprit

 

Classification des dons de l'Esprit

Les 9 charismes mentionnés dans 1Corinthiens 12. 8-10 se répartissent en trois groupes :

 

Les dons de révélation : parole de sagesse, parole de connaissance et discernement des esprits.

 

Les dons de puissance : don de la foi, dons des guérisons et dons d'opérer des miracles.

 

Les dons d'inspiration : don de prophétie, don des langues et don d'interprétation

Nous étudierons en détail chaque don mentionné ci-dessus. Mais gardons à l'esprit le fait qu'il est parfois difficile, sinon impossible, de distinguer nettement le surnaturel du naturel, et de dire par exemple où finit la foi chrétienne « normale » et où commence le vrai don de la foi.

Il y a une différence entre la manifestation de l'Esprit dans l'Ancien et le Nouveau Testament. La Loi et les Prophètes rapportent de nombreux évènements miraculeux. Mais ces interventions surnaturelles n'étaient réservées qu'a un petit nombre de serviteurs de Dieu et n'étaient pas expérimentées par le peuple dans son entier. C'était pourtant le même Esprit, troisième Personne de la Trinité, qui se manifestait alors. Si nous nous référons à tant d'exemples de l'Ancien Testament, c'est simplement parce que ceux du Nouveau ne suffiraient pas à illustrer notre étude. Ces exemples nous permettront de définir de façon précise les caractéristiques de chacun des charismes.

Gardons aussi à l'esprit le fait que bien souvent deux ou même trois dons s'exercent simultanément pour accomplir les dessins de Dieu. Par exemple, Pierre connut les pensées secrètes d'Ananias par le don de discernement, et il le livra à la puissance de la mort par le don des miracles.

Même la collaboration entre ces deux dons dans Actes 13 : 11, lorsque Paul discerna de façon surnaturelle les mauvaises dispositions du coeur d'Elymas et rendit aveugle ce magicien pervers. Dans certains cas de guérisons, c'est la parole de connaissance, le don des guérisons et le don des miracles qui agissent simultanément pour produire l'effet voulu.

 

D. Etude des Dons de l'Esprit

 

la parole de sagesse

Définition :

Il ne s'agit pas ici de la sagesse humaine acquise par l'étude ou l'expérience ni même de la sagesse spirituelle provenant de la connaissance de la Sainte Bible.

Cette parole de sagesse n'est pas non plus à rechercher dans la sagesse divine qui se manifeste, dans une plus ou moins grande mesure, dans la vie de tout croyant, et qui lui enseigne en toutes circonstances de sa vie à reconnaître la Parole de Dieu comme son seul juge et son seul guide.

Rejetons encore l'idée que seul un homme très intelligent peut recevoir le don de la parole de sagesse.

Ce don provient uniquement d'une révélation extraordinaire et surnaturelle reçue de Dieu. Paul possédait particulièrement ce don et c'est uniquement par celui-ci qu'il eut la révélation du mystère divin concernant les Juifs (Romains 11 : 25), l'enlèvement (1Corinthiens 15 : 51), la grâce (Ephésiens 3 : 3), le Fils de Dieu (Ephésiens 3 : 4), l'Eglise (Ephésiens 5 : 32), l'Evangile (Ephésiens 6 : 19), la présence de Christ en nous ( Colossiens 1 : 26-27), etc...

Ce n'est que grâce à ce don particulier qu'il put pénétrer ces vérités cachées. Il n'aurait jamais pu les découvrir par l'étude ou la réflexion ou même la simple intuition donnée par l'Esprit. Paul reçut la révélation particulière de ces mystères comme on reçoit un cadeau ; sa seule part fut de s'ouvrir et de prendre soigneusement note de tout ce qui lui était ainsi apporté de façon surnaturelle.

 

Utilité de ce don 

La parole de sagesse n'a pas seulement sa place dans le ministère de la prédication, mais d'abord et surtout dans la direction de l'Eglise. Il peut se poser là des questions et des problèmes que même les dirigeants expérimentés ne peuvent résoudre. Seule une révélation surnaturelle peut alors apporter une réponse satisfaisante.

Ce don entrant en action sera toujours unanimement reconnu par ceux qui marchent selon l'Esprit et reconnaissent avec joie ses manifestations. Chacun pourra donc se reposer sur l'assurance que la solution apportée provient réellement de Dieu et qu'elle est en accord avec sa volonté parfaite.

Nous voyons également ce don se manifester dans Actes 6.1-7 et 15.13-29, avec un résultat des plus bénéfiques. Un exemple frappant nous est fourni par Actes 23. 6-7, là où Paul est amené devant le Sanhédrin. En quelques paroles il réussit à diviser ses accusateurs, les Pharisiens et les Sadducéens et échappe ainsi au Jugement de ce tribunal.

Le don de la parole de sagesse se manifestait de façon encore plus évidente dans le ministère de Christ. Une fois, ce fut quand on lui demanda par quelle puissance il faisait tant de miracles (Matthieu 21.23-27), et une autre fois quand on l'interrogea au sujet du paiement des impôts (Matthieu 22.17).

Dans l'Ancien Testament on pourrait citer les exemples de Joseph (Genèse 41.25-39), Daniel (Daniel 2.27-45) et Salomon (1 Rois 3.16-23). C'est uniquement par révélation surnaturelle que Joseph et Daniel purent interpréter les songes. De même, le fameux jugement de Salomon rendu aux femmes qui se disputaient l'enfant fut aussi le fruit d'une telle révélation divine.

Une jeune Ecossaise se rendait un jour à une réunion clandestine en temps de grande persécution lorsqu'elle rencontra un groupe de soldats qui la questionnèrent. Ils voulaient à tous prix savoir où elle allait. Poussée par une pulsion soudaine, la jeune fille répondit aussitôt : "Je vais assister à la lecture du testament de mon frère aîné !". Les soldats lui répondirent simplement qu'ils lui souhaitaient une grosse part d'héritage. Grâce à cette parole de sagesse, la jeune fille échappa à une mort certaine (voir Hébreux 9.15-17). Et ce même don a été promis à tout chrétien qui se trouverait devant ces mêmes difficultés (Matthieu 10.19-20)

 

LA PAROLE DE CONNAISSANCE

Définition :

Ce don est aussi d'origine surnaturelle. Il ne doit pas être confondu avec la Connaissance acquise par l'étude. Il est plus qu'une simple illumination de l'intelligence produite par le Saint Esprit pour nous faire réaliser certaines choses. Il ne s'agit pas non plus de l'esprit de révélation auquel tout chrétien a droit dans une certaine mesure (Ephésiens 1 : 17).

Le don de la parole de connaissance suppose la révélation surnaturelle d'un certain fait ou d'une certaine tâche à accomplir, que l'homme ne peut pas connaître par ses facultés naturelles. C'est une information surnaturelle d'un état ou de circonstances que Dieu seul connaît. Cette révélation peut être transmise par un songe, un ange, une voix audible, une vision ou une intuition intérieure soudaine .

 

Utilité de ce don :

C'est par ce don que, dans la maison de Simon, Pierre fut averti que trois hommes l'attendaient à la porte (Actes 10 : 19). C'est par ce don qu'Ananias fut informé de l'expérience toute récente de Saül de l'endroit où il se trouvait, de la mission pour laquelle Dieu l'avait choisi ; c'est par ce don qu'il reçut l'ordre d'aller lui-même rendre visite à cet homme si redouté (Actes 9 : 10 à-16).

C'est par ce don que Paul sut qu'il devait aller à Rome (Actes 23 : 11) et que tous les hommes du bateau sortiraient sains et saufs de la terrible tempête (Actes 27 : 24). On comprend aussi comment Jean put discerner l'état des 7 églises et comment il eut connaissance des événements incroyables des derniers temps bien des siècles avant leur accomplissement.

Ce don se manifestait souvent dans le ministère de notre Seigneur Jésus.

Ecoutons-Le parler à Nathanaël (Jean 1 : 47-50), à la Samaritaine (Jean 4 : 18), aux scribes (Matthieu 9 : 4), à ses propres disciples (Matthieu 16 : 7-8; Luc 9 : 47), et au maître de maison (Marc 14 : 13-14).

Par le même Esprit, le prophète Samuel sut que les ânesses égarées étaient retrouvées et connut les pensées qui préoccupaient Saül (1Samuel 9 : 19-20).

De la même manière il sut que le futur roi se cachait parmi les bagages (1Samuel 10 : 22).

C'est par une voix venue de Dieu qu'Elie fut informé qu'il restait 7000 hommes n'ayant pas fléchi le genou devant Baal (1Rois 19 : 18).

Le même don dévoila la convoitise de Guéhazi au prophète Elisée (2Rois 5 : 26) et mit celui-ci au courant des mouvements de l'armée syrienne lorsqu'elle combattit Israël (2 Rois 6 : 9).

C'est par le Saint Esprit que Daniel rappela avec précision le songe que Nébucanetsar avait complètement oublié (Daniel 2 : 9).

Tous ces exemples montrent combien le don de la parole de connaissance est encore nécessaire de nos jours.

Dans la cure d'âme, il permet de révéler les obstacles cachés qui empêchent la croissance spirituelle d'une personne et il ouvre ainsi la voie à d'immenses bénédictions .

 

3[ LE DON DE DISCERNEMENT

Définition :

On sait déjà qu'avec la parole de sagesse et la parole de connaissance, le discernement des esprits appartient au groupe des dons de révélation surnaturelle.

Ce don n'a rien à voir avec la critique ou les suppositions mal fondées. Il ne doit pas être confondu avec la capacité naturelle de discerner plus ou moins justement l'état intérieur ou le caractère d'une personne.

Ce charisme rend seulement capable de discerner les esprits dans les cas de possession et de dire par exemple si un certain don est inspiré par Dieu, par l'homme ou par le diable. Bref, ce don particulier permet de pénétrer le monde des esprits de façon surnaturelle.

Les Ecritures laissent clairement entendre que les mauvais esprits peuvent se manifester dans de nombreux domaines différents et causer de sérieux dommages. De mauvais esprits peuvent être cause de fièvre (Luc 4 : 39), de maladie (Matthieu 8 : 16), d'impureté (Marc 1 : 23) ; ils peuvent rendre aveugle (Matthieu 12 : 22), muet (Matthieu 9 : 32) et sourd (Marc 9 : 25).

Dans son livre intitulé « Les dons de l'Esprit » Grant affirme que certains esprits peuvent être à l'origine de péchés tels que : la désobéissance, l'orgueil, l'ambition, la critique, la rébellion, le mensonge, le vol, la paresse etc..

 

Utilité de ce don :

Grâce à ce don, Pierre put reconnaître l'esprit de méchanceté qui habitait encore le coeur du nouveau baptisé nommé Simon (Actes 8 : 23). Paul rempli du Saint Esprit, fut rendu conscient de l'esprit de ruse et de fraude qui habitait le magicien Elymas (Actes 13 : 6-10).

Actes 16 : 16 nous parle d'une servante possédée d'un esprit de divination qui rapportait ainsi un grand profit à ses maîtres. Cet esprit ne put demeurer caché lorsque Paul la rencontra (Actes 16 : 16). De même, Jésus reconnut et démasqua les différents démons qui avaient pris possession de l'homme de Gadara (Marc 5) et de Marie de Magdala (Luc 8 : 2).

Au sujet de ce don, Grant rapporte les expériences suivantes : « Durant une campagne d'évangélisation, j'annonçais à l'auditoire qu'un esprit de mort attendait à la porte l'une des personnes qui refuseraient le Seigneur. Une jeune fille résista à l'Esprit de Dieu, sortit et ne revint plus jamais. Deux Jours après on l'enterrait ».

Au cours de cette même campagne, je redis à l'auditoire qu'un démon de mort était présent. Une dame résista à l'Esprit de Dieu et sortit. Le soir suivant pendant la réunion, son mari se suicida. Au Texas, j'annonçais qu'une dame de l'assistance avait un démon de suicide. La personne en question quitta la réunion sans chercher de l'aide et, peu de temps après, se tira une balle dans la tête ».

Le don de discernement est particulièrement nécessaire aux serviteurs de Dieu, car il est d'une très grande valeur dans la cure d'âme et la direction de l'église. Il la protège contre tout excès et tout fanatisme, en un mot contre toute manifestation qui ne vient pas de l'Esprit de Dieu.

Ajoutons aussi que tout enfant de Dieu jouit, au moins dans une certaine mesure, de la capacité de discerner les esprits (voir Matthieu 7 : 15-23 ; 1Jean 4 : 1-6 ; 2Thessaloniciens 2 : 9-10). C'est là où les charismes se manifestent que le don de discernement est le plus nécessaire, car nous savons que les mauvais esprits ont aussi la capacité de faire des miracles (Exode 7 : 12,22 ; 8 : 3). Les erreurs et les excès qui ont pu être reprochés aux mouvements de Pentecôte proviennent presque tous d'un manque de dons de discernement .

 

Le don de la foi

Définition :

Le don de la foi ne doit pas être confondu avec cette confiance naturelle que chacun possède et qui rend les relations humaines possibles. Il n'a rien à voir avec une foi basée sur le raisonnement ou avec la foi d'un simple chrétien de nom (Jacques 2 : 26).

Il ne s'agit pas de la foi nécessaire au salut (Ephésiens 2 : 8) ni même de la foi qui s'empare des promesses de l'Ecriture. Ce n'est pas non plus le fruit de fidélité (ou de foi) dont parle Galates 5 : 22. La foi générale se base sur la Parole de Dieu.

Mais le don de foi entre en action lorsqu'un problème ne peut être résolu sans que Dieu intervienne de façon miraculeuse. (1*

1) On pourrait dire que la foi générale saisit les promesses de Dieu contenues dans l'Ecriture, tandis que le don de la foi saisit des promesses de Dieu révélées directement par l'Esprit dans une circonstance particulière (N d T).

 

Utilité de ce don :

Les caractéristiques de ce don se révèlent par exemple dans la vie d'Abraham et d'Elie.

Abraham eut la foi que, malgré leur age avancé, Sara lui donnerait un fils (Romains 4 : 19).

Elie saisit par la foi qu'en réponse à sa prière, la pluie ne tomberait pas pendant trois ans et demi (Jacques 5 : 17). Il saisit par la foi que la pauvre veuve de Sarepta ne manquerait ni de farine ni d'huile pendant longtemps (1Rois 17 : 14). Sur le mont Carmel, il fut convaincu que Dieu exaucerait sa prière en envoyant le feu du ciel (1Rois 18 : 36-38).

Le même don de foi se manifesta dans la vie de Josué lorsqu'il fit marcher le peuple autour de Jéricho durant 7 jours (Josué 6).

Il est souvent difficile, voire même impossible, de dire si un événement a été causé par le don de la foi ou par le don des miracles. Souvent les deux dons se manifestent simultanément (Actes 6 : 8).

George Muller manifesta ce charisme d'une façon très particulière. Sa biographie nous révèle qu'il reçut dans sa vie environ 1 400 000 livres sterling pour son travail parmi les orphelins, sans avoir jamais parlé à personne de ses besoins. Lorsque Muller commença de confier à Dieu ses problèmes financiers, il avait au début autant de peine à avoir la foi pour un seul shilling que plus tard pour 1000 livres.

Le don de la foi est particulièrement désirable en temps de grande nécessité, parce qu'il permet d'accomplir l'impossible (voir Matthieu 17 : 20) .

 

LE DON DES GUERISONS

Le don de guérisons ne doit pas être confondu avec les réalisations de la médecine, ou avec la doctrine de la « Science Chrétienne », qui nie simplement l'existence de la maladie et de la mort. Il ne s'agit pas non plus du pouvoir des sorciers et autres guérisseurs, qui travaillent avec Satan, ni même de la prière de « la foi pour les malades » selon Jacques 5 : 14-15.

C'est ce don qui se manifeste lorsqu'on assiste à un grand nombre de guérisons spectaculaires ou à une série de guérisons d'une même maladie. Pour mieux comprendre la distinction, précisons qu'il s'agit des dons des guérisons au pluriel. L'expérience prouve qu'une personne peut être utilisée en particulier pour la guérison des aveugles, une autre pour la guérison des sourds et une autre encore pour la guérison des paralysés etc...

En étudiant la vie de Jésus, on se rend compte très vite de l'importance de ce charisme dans son ministère et du nombre de personnes entièrement restaurées dans leur santé. Il semble que les apôtres Pierre, Jean et Paul aient possédé également ce pouvoir (Actes 3 : 7 ; 9 : 34 ; 14 : 10). Le don des guérisons est bien sur d'une importance incalculable pour le ministère de l'évangéliste, car il confirme la Parole annoncée (voir Marc 16 : 23) .

 

LE DON DES MIRACLES

Nous ne parlons pas ici des étonnantes réalisations de la technique si fréquentes de nos jours. Comme les autres, ce don vient uniquement de Dieu, il est donc lui aussi caractérisé par le surnaturel.

Un tel don sert à montrer que Dieu approuve son serviteur. Nous lisons dans Actes 2 : 22 : « Jésus de Nazareth était un homme dont Dieu vous a montré l'autorité car il a accompli par lui des miracles, des prodiges et des signes au milieu de vous ». Dans Jean 10 : 38, Jésus exhorte ceux qui ne croient pas à sa parole, à croire du moins à cause de ses oeuvres.

L'Ancien Testament comme le Nouveau montrent clairement que Dieu aimait à approuver le ministère de ses serviteurs fidèles par des signes et des prodiges et qu'il désire faire de même aujourd'hui.

Citons quelques-uns de ces miracles :

Devant Pharaon, Moïse transforma un bâton en un serpent vivant (Exode 7 : 10),

Les Egyptiens furent frappés de dix plaies (Exode 7 : 3-4),

Le rocher donna de l'eau (Exode 17 : 6),

Les Israélites traversèrent miraculeusement la Mer Rouge (Exode 14),

Elie ressuscita le fils de la veuve de Sarepta (1Rois 17 : 17-24),

Les eaux du Jourdain se partagèrent miraculeusement (2Rois 2 : 8),

Jésus changea l'eau en vin (Jean 2 : 1-11),

Jésus multiplia les pains (Matthieu 14 : 13-21).

Jésus apaisa la tempête (Matthieu 8 : 26),

Jésus maudit le figuier (Matthieu 21 : 19),

Jésus ressuscita Lazare (Jean 11),

Pierre ressuscita Tabitha (Actes 9 : 40),

les linges et les mouchoirs ayant touché Paul guérissaient les malades (Actes 19 : 12),

Eutychus revint à la vie (Actes 20 : 12),

Le magicien Elymas perdit la vue (Actes 13 : 11).

(Lire également Actes 6 : 23 ; 8 : 6 et Hébreux 2 : 4).

La Bible nous montre aussi à plusieurs reprises que certains miracles peuvent avoir une origine satanique (lire Exode 7 : 11, 22 ; 3 : 3 ; Matthieu 24 : 24 ; 2Thessaloniciens 2 : 8-9). Ne croyons donc pas par conséquent que tout miracle est divin. Demeurons vigilants et discernons si tel ou tel miracle vient de Dieu ou des puissances démoniaques. Particulièrement à la fin de cette dispensation, il faut s'attendre à ce que le Malin opère un grand nombre de prodiges qui atteindront leur comble avec la trinité satanique (comparer Apocalypse 13 : 13-14 ; 16 : 14 ; 19 : 20). (1*)

1) Pour discerner les miracles diaboliques des miracles divins, il faut « reconnaître l'arbre à ses fruits » (Matthieu 7 : 15-16) c'est-à-dire examiner la vie de celui qui fait des miracles. S'il vit dans de graves péchés, ne pas accepter son don (NdT)

 

LE DON DE PROPHETIE

Définition :

Ce n'est pas un don d'éloquence remarquable ni même une inspiration soudaine jaillie de l'esprit humain. Contrairement à ce que certains enseignent, ce charisme n'a absolument rien à voir avec la prédication inspirée. C'est bien plutôt le miracle d'un message inspiré directement de Dieu.

Certes, le Saint Esprit utilise le registre de vocabulaire, la connaissance et le tempérament particulier de celui qui exerce le don, mais le message naît d'une inspiration et d'une révélation d'en haut.

La vraie prophétie sera toujours pleinement en harmonie avec la Parole de Dieu. Celui qui exerce le don de prophétie doit le faire selon la mesure de sa foi (Romains 12 : 6). Il parle sous la puissance d'une révélation intérieure ou d'une inspiration soudaine.

Très souvent, une prophétie importante provient d'un fardeau intérieur porté dans la prière pendant une période prolongée. La prophétie a eu le temps de mûrir. Parvenue à maturité, c'est un fruit succulent que l'église peut déguster et apprécier.

Lorsque la prophétie aura été longuement mûrie dans la prière, le message apporté sera de la plus haute qualité et aura par conséquent une grande valeur pour le peuple de Dieu.

Comme l'indique clairement 1Corinthiens 14 : 3, ce don est avant tout donné pour édifier, exhorter et consoler le peuple de Dieu. Mais il peut aussi révéler les pensées ou l'état du coeur des assistants, et par là en amener certains à la repentance et être un encouragement pour d'autres (1Corinthiens 14 : 24-25).

Ce charisme est pour le Chef de l'Eglise un moyen unique de communiquer directement au Corps ses pensées et ses plans pour le moment présent.

 

Les trois degrés de la prophétie :

Il faut distinguer entre l'esprit de prophétie, le don de prophétie et le ministère de prophète.

C'est l'esprit de prophétie qui tomba sur les 70 anciens appelés à partager avec Moïse le fardeau de la direction du peuple (Nombres 11 : 25).

Saül fut aussi sous l'inspiration de l'esprit de prophétie lorsqu'il rencontra les prophètes (1Samuel 10 : 5-13).

De la même manière, l'esprit de prophétie peut tomber sur une assemblée, amenant l'une ou l'autre personne à prophétiser - ce qui ne leur était peut-être jamais arrivé auparavant et ne se reproduira plus par la suite.

Mais comme il est bon d'affirmer avec la Bible que « Dieu ne reprend pas ce qu'il a donné et ne change pas d'idée à l'égard de ceux qu'il a appelés » (Romains 11 : 29) ! Quiconque reçoit le don de prophétie pourra en jouir jusqu'à la fin de ses jours, s'il continue bien sûr d'écouter l'Esprit et d'exercer fidèlement ce charisme.

Nous avons dit précédemment que, contrairement aux fruits de l'Esprit, les charismes sont de nature parfaite. Cependant, cela ne veut pas dire que les dons ne se développent pas avec l'expérience et l'approfondissement de la vie spirituelle. C'est à cause de cette loi de la croissance qu'Elie ouvrit des écoles pour la formation et le perfectionnement des prophètes.

C'est dans la mesure où l'on grandit dans la sanctification, la consécration à Dieu, la connaissance des Ecritures et la prière, que le don de prophétie s'enrichit, que le message apporté devient plus puissant et que la révélation et les vérités exprimées sont plus profondes .

 

Le ministère de prophète constitue le troisième degré de la prophétie. Les prophètes ont non seulement reçu ce don particulier, mais ils sont eux-mêmes un don pour l'Eglise qui est le Corps de Christ (voir Ephésiens 4 : 8-11). Tandis que le don de prophétie est généralement destiné à l'assemblée locale, le ministère de prophète a un bien plus grand rayonnement : il peut s'exercer dans le corps de Christ « supralocal », il s'adresse à un ensemble d'églises. Avec l'apôtre, le prophète remplit une fonction essentielle dans les réunions de conseil régional ou national.

Par conséquent, le prophète n'exercera pas seulement son ministère dans le domaine de l'édification, l'exhortation et la consolation, comme l'indique clairement 1Corinthiens 14 : 3. Il pourra révéler la pensée de Dieu concernant les questions complexes de la direction de l'Eglise, ce qui est essentiel à la saine croissance et au développement d'un mouvement. La prédication d'évènements futurs est aussi l'une des caractéristiques d'un ministère prophétique confirmé .

 

Degré de perfection et contrôle de la prophétie :

Comme nous l'avons déjà dit, nous devons considérer que le degré d'inspiration, la richesse des pensées, la maturité et la qualité d'un même don diffèrent grandement selon les individus. Nous reconnaissons qu'une inspiration parfaite ne se trouve que dans l'Ecriture, comme nous le dit 2Pierre 1 : 20 ; c'est pourquoi notre confession de foi parle à juste titre de « La divine inspiration et l'autorité des Saintes Ecritures ».

On trouvera une inspiration déjà moins parfaite, et jamais infaillible, chez les prophètes de notre temps, selon les exemples donnés par Actes 11 : 28; 13 : 2; 21 :11.

Quant au don de prophétie, nous sommes appelés à « juger » et à « éprouver les esprits » (1Corinthiens 14 : 29-32 ; 1Thessalonieciens 5 : 20-21) - ceci indiquant clairement que l'erreur peut s'y glisser. D'autre part 1Corinthiens 13 : 9 révèle cette vérité que prophétie est toujours imparfaite, elle doit donc être reçue avec pondération.

Dans l'Ancien Testament, on consultait les prophètes pour qu'ils cherchent la face de Dieu et transmettent ensuite la solution divine des problèmes qui leur avaient été confiés (voir 1Samuel 9 : 9 ; 2Rois 20 : 8-10). Mais depuis que le Saint Esprit a été répandu sur toute chair tout enfant de Dieu a le privilège de pouvoir recevoir lui-même la direction divine. Chacun peut chercher et trouver la pensée de Dieu, quel que soit le problème posé.

Cela n'empêche pas le Seigneur de nous parler parfois par le canal prophétique, s'Il juge bon de le faire.

Mais la prophétie ne doit jamais être considérée comme étant suffisante en elle-même pour apporter une directive personnelle décisive ; ce serait contraire à la volonté de Dieu.

Comme moyen de confirmation, la parole prophétique peut être une aide remarquable quand certaines décisions sont à prendre.

La prophétie doit toujours être une confirmation de ce que le Seigneur a déjà révélé à la personne concernée, lui apportant ainsi une plus grande paix et une plus grande assurance intérieures. Quiconque refuse de respecter cette loi spirituelle aura à le regretter tôt ou tard.

La nécessité de contrôler le don de prophétie est prouvée par le fait qu'il peut provenir de trois sources d'inspiration différentes :

le Saint Esprit (2Samuel 23 : 2 ; Jérémie 1 : 9 ; Actes 19 : 6 ; 21 : 11)

les mauvais esprits (1Rois 13 : 17-19 ; 1Rois 22 : 22 ; Matthieu 8 : 29 ; Actes 16 : 17)

l'esprit de l'homme (Jérémie 23 : 16 ; Néhémie 6 : 12-14 ; Ezéchiel 13 : 2-3).

Nous ferons donc bien d'accepter l'exhortation que Paul adresse aux chrétiens de Thessalonique : « Ne méprisez pas les prophéties. Mais examinez toutes choses ; retenez ce qui est bon » (1Thessaloniciens 5 : 20-21).

Malgré les dangers possibles attachés à l'exercice de ce don, ne sous-estimons pas son influence bénéfique (voir 1Corinthiens 14 : 1,5,39). Recherchons donc ardemment ce charisme pour nous-mêmes, afin que nos frères soient édifiés selon le bon plaisir de Dieu, encouragés, enseignés et affermis dans la foi.

Il est sage de donner à présent quelques conseils pratiques :

à celui qui a le don de prophétie,

à celui qui écoute la parole prophétique .

 

Conseils pratiques au porteur du don de prophétie :

1- Exercez exclusivement votre don à l'intérieur de l'église et au moins en présence d'un ancien qui puisse prendre la responsabilité de la prophétie apportée (1Thessaloniciens 5 : 20-21).

2- Ne prophétisez que si tout est en ordre entre Dieu et vous et entre vous-même et votre prochain. Sinon le Saint Esprit en sera attristé, et cela empêchera aussi les autres d'avoir confiance en vous (Ephésiens 4 : 30 ; Romains 12 : 18).

3- Souvenez-vous que la prédiction d'un évènement futur est réservée uniquement au prophète (1Corinthiens 14 : 3).

4- Gardez entièrement le contrôle de votre corps. Sinon vous attirerez l'attention sur vous-même et non sur la prophétie.

5- Rappelez-vous que tout fruit a besoin d'un certain temps pour mûrir. Il en est de même pour le message prophétique. Ce temps de maturation doit se faire dans la prière.

6- Attendez le moment le plus favorable pour apporter votre prophétie, afin qu'elle ait le maximum d'effet. Rappelez-vous que « l'esprit des prophètes est soumis aux prophètes », c'est-à-dire que « celui qui prophétise doit maîtriser l'esprit de prophétie qui est en lui » (1Corinthiens 14 : 32).

7- Consacrez beaucoup de temps à l'étude de la Bible, car le Saint Esprit puisera toujours dans la connaissance que vous en aurez acquise (2Timothée 2 : 15).

8- Ne mélangez pas le parler en langue, la parole prophétique et la prière. L'idéal est de commencer à prophétiser en disant avec autorité : « Ainsi dit le Seigneur ! »

9- C'est dans la mesure où vous mènerez une vie réellement sanctifiée que votre message sera pleinement reçu et accepté par l'assemblée (Matthieu 5 : 16).

10- Rappelez-vous que votre prophétie doit correspondre en tout point avec la révélation de l'Ecriture. Votre message sera toujours dépendant de la mesure de votre foi (Romains 12 : 6).

11- Reconnaissez votre besoin d'être dirigé et enseigné par le pasteur ou l'ancien dans l'exercice de votre don. C'est ainsi qu'il pourra devenir de plus en plus utile aux autres (1Timothée 4 : 14-15).

12- Il est absolument nécessaire de discerner clairement entre vos propres pensées et l'inspiration de l'Esprit. L'apôtre Paul était lui-même assez humble pour le faire (1Corinthiens 7 : 12).

13- Ce charisme ne vous est pas donné pour votre propre gloire ou votre propre satisfaction, mais pour le bien de tous.

14- Rappelez-vous qu'un jour vous devrez rendre compte de la fidélité avec laquelle vous aurez exercé votre don, c'est pourquoi ne le négligez pas (1Timothée 4 : 14 , 2Timothée 1 : 6).

15- Dans une réunion, il se peut qu'il y ait trop ou pas assez de messages prophétiques. C'est pourquoi demandez-vous toujours si c'est vraiment le moment choisi par Dieu pour délivrer le fardeau de votre coeur (1Corinthiens 14 : 29-33).

 

Conseils pratiques à l'auditeur d'une prophétie 

1- contrôlez toute prophétie à la lumière de l'Ecriture. Mais ne prenez votre esprit critique pour du discernement (1Corinthiens 14 : 29).

2- Rappelez-vous que toute prophétie est imparfaite (1Corinthiens 13 : 9) : elle ne peut donc pas remplacer la Parole de Dieu, qui seule est valablement inspirée.

3- Ne vous appuyez jamais uniquement sur une prophétie pour prendre une décision. Mais réjouissez-vous si le Seigneur confirme votre conviction personnelle par un message prophétique.

4- Si vous vous trouvez devant une décision importante sans savoir quelle voie choisir, recherchez la pensée du Seigneur dans la prière, et non une direction auprès de ceux qui ont un don de prophétie.

5- Si vous vous posez des questions au sujet d'une prophétie donnée, n'exprimez pas vos doutes devant les autres chrétiens, mais allez plutôt en parler à votre pasteur ou à un ancien. Dans ce domaine, eux seuls sont à même de discerner de façon juste.

6- Ne mettez jamais vous-même en doute l'authenticité d'un don. C'est uniquement au pasteur que revient la responsabilité de juger dans un tel cas.

7- Rappelez-vous toujours que dans toute prophétie inspirée, c'est Dieu qui parle et non le porteur du don.

8- Si vous ne pouvez accepter un certain passage de la prophétie, remettez-le spirituellement au Seigneur, un jour, peut-être vous le comprendrez (Jérémie 28 : 9).

9- Gardez la parole prophétique dans votre coeur et méditez-la comme le faisait jadis Marie (Luc 2 : 19).

10- Priez fidèlement pour ceux qui ont le don de prophétie, afin que Dieu puisse parler au travers d'eux comme il le désiré.

11- Ayez de la patience envers ceux qui sont débutants dans ce domaine.

12- Demandez au Seigneur qu'il vous accorde aussi ce don pour l'édification, l'exhortation et la consolation de tous (1Corinthiens 14 : 3).

13- Croyez qu'il est capable de protéger de tout mal à la fois le don et celui qui l'exerce.

14- Si vous êtes ancien, il est essentiel que vous repreniez certaines parties de la prophétie pour les expliquer davantage et les commenter selon le besoin.

15- Ne surestimez jamais la prophétie aux dépens de la sainte Parole de Dieu.

 

Le don des langues

Définition :

Ce don est bien plus qu'une langue sanctifiée qui s'abstient de dire du mal, comme veulent le faire croire certains. Le parler en langues est bien plus que la simple expression d'un sentiment irrésistible, comme le prétendent d'autres.

Comme nous l'indique 1Corinthiens 14 : 2 cette manifestation sainte et agréable à Dieu, sert à exprimer des mystères divins qui dépassent toute compréhension humaine. Le don des langues est le miracle d'une communion directe avec Dieu par le Saint Esprit. La forme plurielle montre qu'il s'agit de langues diverses. Certaines peuvent être humaines (Actes 2 : 11), d'autres célestes (les langues des anges 1Corinthiens 13 : 1).

Contrairement aux autres dons, celui-ci nous est donné pour notre édification personnelle. Il rafraîchit le corps fatigué et lassé, réconforte l'âme affligée et apaise l'esprit agité. Paul disait lui-même qu'il consacrait beaucoup de temps à l'exercice de charisme divin, soit en parlant, en chantant, ou en priant, louant et adorant Dieu en langues, selon ce que l'Esprit lui donnait d'exprimer (1Corinthiens 14 : 13-18).

Celui qui exerce le don des langues, prie et loue Dieu en esprit et non avec l'intelligence. La faculté de raisonnement est ici entièrement mise de côté. Par le Saint Esprit, le subconscient de l'homme a la possibilité de s'exprimer ; ses secrets les plus profonds se traduisent en une prière parfaite, qui est toujours pleinement acceptée et reçue de Dieu à qui rien n'est caché.

Paul a exprimé cette vérité de façon merveilleuse dans Romains 8 : 26-28. Ces versets nous encouragent vivement à parler en langues chaque jour.

Cependant, dire que le Saint Esprit parle en langues est une erreur. Il nous donne plutôt d'exprimer de nos lèvres les pensées les plus profondes de notre être, pensées qui sont en fait incompréhensibles à notre intelligence.

Le caractère unique de ce don est suffisamment mis en valeur par le fait que Paul parlait lui-même en langues plus que tout autre chrétien de l'église de Corinthe (1Corinthiens 14 : 18). Mais pourquoi les a-t-il mis en garde quant à la pratique du don des langues ? Parce qu'ils surestimaient ce charisme aux dépens de la prophétie qu'ils avaient tendance à déprécier .

 

Utilité de ce don :

Les bienfaits spirituels apportés par ce don sont peut-être le mieux évoqués dans ces lignes :

« Le don des langues descend dans les profondeurs silencieuses de notre esprit et y fait jaillir une source débordante de joie qui vient rafraîchir notre coeur, source bénie d'éloquence inexprimable ».

« N'avez-vous jamais ressenti, dans la présence du Seigneur, combien votre expression était pauvre et inadéquate ? Ce don céleste est là pour libérer votre esprit et vous permettre de dépasser les limites de votre vocabulaire. Il vous donne une langue supérieure à celle des sages et des anges ».

« N'avez-vous jamais pleuré en réalisant combien vous étiez incapable de formuler vos pensées d'une manière digne de Celui qui se tenait si près de vous ? Il n'y a en fait que le don des langues qui vous permette d'exprimer, de la façon la plus juste et la plus digne, vos sentiments les plus profonds et votre désir de louer le Seigneur ».

« Seul le parler en langues peut traduire votre reconnaissance et votre adoration profonde, d'une manière qui puisse pleinement satisfaire votre âme et l'enrichir ».

« Et quel repos pour vos nerfs tendus et votre esprit épuisé, lorsque vous pouvez relâcher toute tension spirituelle, abandonner tout effort et toute contrainte, pour laisser monter votre prière par l'esprit ! Quel repos céleste est caché dans l'exercice de ce parler divin ! ».

D'après Actes 2 : 4 ; 10 : 40 et 19 : 6, nous savons que là où le Saint Esprit descendait, le don des langues se manifestait. Des théologiens renommés sont aussi convaincus du fait que les chrétiens de Samarie ont reçu ce don, lorsque les apôtres Pierre et Jean leur ont imposés les mains (Actes 3 : 17-19).

Thomas Scott commente ce passage de la façon suivante  :

« Lorsque Simon vit l'heureuse conséquence de cet acte, il en conclut qu'il recevrait aussi cette bénédiction divine si les apôtres lui imposaient les mains. Ceci, pensait-il, lui assurerait un grand prestige et une grande richesse: avec cette puissance il transmettrait aux autres la capacité de parler une autre langue, sans qu'ils aient besoin de l'apprendre, et il pourrait aussi guérir les malades. Non seulement il s'assurerait une grande source de gain, mais encore il serait admiré comme un dieu ».

Pour terminer, faisons remarquer que Paul conseille aux chrétiens de ne donner un message en langues que si eux-mêmes ou d'autres peuvent l'interpréter pour toute l'assemblée (1Corinthiens 14 : 5).

Cependant; une attitude différente peut être prise lorsqu'il s'agit de la prière et du chant d'adoration en langues. L'expérience prouve que dans une bonne atmosphère spirituelle, de telles prières à voix haute peuvent faire particulièrement ressentir la présence de Dieu. Et le chant en langues pratiqué par toute une assemblée peut apporter des bénédictions nouvelles. Cependant de telles pratiques demandent, non seulement un homme capable de bien diriger la réunion, mais encore des participants sensibles aux impulsions de l'Esprit .

 

Le don de l'interprétation

Définition :

Nous n'entendons pas forcément par là la traduction littérale du message en langues. L'interprétation peut au contraire être tout à fait libre et correspondre à l'esprit plutôt qu'à la lettre du message donné. L'interprète pourra dire par exemple : « Voici, je viens bientôt. Tenez-vous prêts ! » ou bien : « Le Seigneur dit qu'il vient bientôt et il veut que vous soyez prêts », ou encore : « Le Seigneur vient bientôt. C'est pourquoi tenez-vous prêts ». Il faut bien tenir compte d'une telle liberté d'interprétation.

Cet exemple nous amène à conclure que l'exercice de ce don n'a rien à voir avec une traduction servile. Au contraire, le Saint Esprit se plaît à utiliser le vocabulaire de l'interprète. Mais c'est aussi dans la mesure où celui-ci sait entrer dans le courant de l 'Esprit, que l'interprétation gagne en richesse et en profondeur. Et là encore, la maturité spirituelle et la mesure de foi manifestée par le porteur du don ont une très grande importance

 

Utilité de ce don :

Comme la prophétie, ce charisme est d'origine surnaturelle ; il a donc une importance vitale pour le perfectionnement des saints.

À côté du véritable don d'interprétation, l'Ancien Testament mentionne un certain ministère d'interprète rempli par Joseph (Genèse 40 : 8) et Daniel, qui donna le sens précis des mots apparus sur la muraille à l'époque de Belschatsar (Daniel 5 : 16, 25-28). Seuls des serviteurs de Dieu remplis de l'Esprit ont pu, et peuvent encore, donner l'interprétation réelle de ces mystérieuses manifestations divines.

Au sujet de l'exercice de ce don, 1Corinthiens 14 : 27-28 recommande expressément que deux ou trois ou plus parlent en langues et seulement si le message peut être interprété. Cet ordre divin doit être respecté si nous voulons rester fidèles à l'Ecriture.

Une question cependant reste posée. Désirons-nous retrouver les richesses spirituelles des temps apostoliques ?

Si tel est le cas, recherchons, recevons et exerçons les dons spirituels dans nos réunions, avec une vision nouvelle et une compréhension enrichie et approfondie. Suivons donc avec joie ces recommandations de Paul : « Que faut-il en conclure, frères ? Lorsque vous vous réunissez pour le culte, l'un de vous a un cantique, un autre un enseignement, un autre une révélation, un autre un message en langues et un autre l'interprétation de ce message : que tout se fasse pour l'édification commune » (1Corinthiens 14 : 26).

 

Nous vous remercions de votre aimable attention.

 

Très Fraternellement Votre en Christ!

 

Most Abdon.

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